Revues Culturelles Suisses

Revue

Semaine (La)

Présentation sommaire

Plus proche peut-être du journal que de la revue, La Semaine est un hebdomadaire paraissant à Genève entre septembre 1938 et juillet 1939. Il est lancé par André Muret, qui en est également le rédacteur en chef. Il offre un espace de parole pour les différents courants de la gauche romande, qui n’ont que peu de visibilité au moment de sa création. Dans le contexte de fortes tensions diplomatiques de la fin des années 30, elle se veut antimunichoise, antifasciste, et souhaite avant tout défendre la démocratie. Deux thèmes principaux dominent dans ses pages: la montée du nazisme et la volonté d’expansion hitlérienne; la guerre d’Espagne. La revue est attentive aux réactions de la Suisse officielle face à ces événements. Outre son intérêt pour l'actualité politique, La Semaine propose des pages sur les arts et lettres, le sport, la science, ainsi qu’une page féminine, donnant ainsi une certaine touche féministe à la revue.


Ophélie Bourgeois

Création

En cette fin des années 30, les voix de la gauche romande peinent à se faire entendre. Le parti communiste a été interdit dans les cantons de Vaud, Neuchâtel et Genève. De plus, il n’y a plus vraiment de médias ancrés à gauche après la disparition de La Lutte ou du mensuel Connaître. La Semaine vient ainsi combler une lacune dans la presse en rassemblant dans ses colonnes diverses tendances de gauche, sans pour autant se revendiquer communiste et prendre ainsi le risque de se faire interdire. Dans la ligne des instructions données par le Komintern en 1935, André Muret souhaite faire de son journal la tribune d'un large front antifasciste rassemblant des personnes engagées dans divers mouvements: association des Amis de l’Espagne républicaine, association des Intellectuels pour la défense de la culture, équipe du mensuel récemment interdit Connaître.. Le comité de patronage qu’il réunit est essentiellement composé d’intellectuels, d’artistes ou de personnes actives dans le monde politique. Parmi eux, on peut citer les hommes de lettres Edmond Gilliard et Pierre Beausire, l’historien Louis Junod, André Bonnard, professeur de Grec à l’Université de Lausanne, des politiciens comme André Corswant et Jean Vincent, ou encore le graveur Alexandre Mairet.


Ophélie Bourgeois

Equipe

André Muret est le rédacteur en chef. C’est en principe lui qui écrit les éditoriaux, au style percutant, secondé parfois par Jean Vincent. André Oltramare est le collaborateur le plus prolixe. Président des «Les Amis de l’Espagne républicaine», il traite surtout de sujets en lien avec la guerre d’Espagne, qui préoccupe fort la revue.


Dans l’ensemble, La Semaine compte de nombreux rédacteurs qui contribuent parfois uniquement par un article. Il n’est pas toujours facile de les identifier car des pseudonymes ou des initiales sont fréquemment utilisées, quand il ne s’agit pas d’article sans signature. Parmi les rédacteurs réguliers, on peut citer le céramiste Pierre Wintsch, qui participe essentiellement à la rubrique «Arts et Lettres», ou encore Daniel Anet et Colette Muret, auteurs de reportages sur des thèmes aussi variés  que l’exposition nationale, la prostitution, ou encore la ligne Maginot. Les chroniques paysannes sont écrites par Henri Cottier, membre influent du Parti Nationaliste Paysan, mais aussi, à l’occasion, par Albert Wuillamoz, agriculteur dans le canton de Vaud et Olindo Gorni, proche des milieux socialistes et antifascistes. Marc Gilliard, fils d’Edmond, signe dans quelques éditions une «Lettre de Paris» ou «Lettres de France». La rubrique artistique propose des textes de René Auberjonois ou de jeunes débutants comme Corrina Bille ou Georges Haldas, qui publie une nouvelle inédite «Le Bossu» (n° 12).


Ophélie Bourgeois

Etapes

La brève existence de La Semaine est marquée par la stabilité. Aucun changement majeur n’est à noter, ni dans le format, ni dans le titre, ni dans la périodicité pas plus que dans les orientations.


Dans la livraison du 7 juillet 1939 (n° 42), la rédaction et l’administration de La Semaine annonce qu’en raison «de la période creuse de l’été», il y aura un rythme différent de parution avec deux numéros spéciaux, le premier sur la Chine et le second sur la Révolution française, prévus le 21 juillet et le 25 août, avant de reprendre un rythme normal début septembre. Pourtant, La Semaine cesse de publier en juillet 1939 sans explication. Certains ont supposé qu'une surveillance par la police sûreté aurait mené à une interdiction, mais aucune trace n’en a été trouvée. Dans une lettre à la Chancellerie d’Etat du 21 novembre 1940, André Muret ne fait mention d’aucune pression mais affirme que la publication a pris fin «en raison des circonstances crées par la guerre» tout en espèrant que cet arrêt n’est pas définitif.


Ophélie Bourgeois

Aspects formels

Répartie sur 8 pages, l’organisation rédactionnelle du périodique est stable. La première page offre l’éditorial, qui est accompagné, à partir du deuxième numéro, d’un exergue composé d’une phrase ou deux, parfois une citation. Elle propose aussi des amorces d’articles développés en pages intérieurs. En deuxième page se trouvent le roman-feuilleton ainsi que la rubrique «On dit…mais que ne dit-on pas ?», constitué de brèves avec un commentaire ironique. La page suivante est consacrée aux «Arts et Lettres». Le cœur du périodique est constitué par l’actualité politique, en Suisse et à l’étranger, et par des reportages. On trouve également une page sportive, une page féminine. C’est le format de base de La Semaine auquel viennent s’ajouter épisodiquement les rubriques «La Semaine économique», «La page des sciences » ainsi qu’une chronique paysanne. A partir du n° 20, La Semaine publie de «petits extraits de la presse totalitaire », assortis d’un bref commentaire. La part belle est faite aux photographies ainsi qu’aux dessins de presse pour la plupart signés Jean Pruvost ou Wal André.


Ophélie Bourgeois

Positions

La préoccupation majeure de La Semaine concerne la défense de la démocratie face aux différentes menaces que représentent les mouvements hitlériens et fascistes. La revue s'en prend vertement aux gouvernements européens considérés comme trop accommodant avec Hitler, les accords de Munich en sont un exemple éloquent. La Suisse est visée, elle aussi, et plus particulièrement, Giuseppe Motta, Conseiller fédéral à la tête des Affaires Etrangères, critiqué dans presque chaque édition pour sa complaisance face aux régimes «totalitaristes». La revue exige du Conseil fédéral le «maintien et [l’] élargissement de la démocratie politique et économique, [le] régime de strict respect de la volonté du peuple.» (Editorial du 24 mars 1939) Face à l’inaction des gouvernements, La Semaine insiste sur la nécessité d’une mobilisation de la part de la population. Dans cette perspective, elle encourage fréquemment à «acheter suisse» pour boycotter les marchandises allemandes et italiennes.


La question de la liberté de presse et de la censure occupe une place importante, avec notamment une série de reportages par André Muret sur l’agence de presse Telepress, infiltrée par la propagande nazie, ou avec le soutien apporté à une pétition «pour la liberté de la presse», suite à l’interdiction par le Conseil fédéral du Journal des Nations.


Soucieuse de constituer un large front dans une région qui est encore rurale, La Semaine publie régulièrement une chronique paysanne afin de faire entendre «la voix de ceux qui travaillent notre terre». Plusieurs rubriques relèvent d’une volonté d’éducation populaire, comme la «page des science» ou la «semaine économique». Enfin, au-delà des rubriques traditionnelles concernant les questions de beauté, de mode, les recettes de cuisines, ou encore le courrier des lectrices, «la semaine féminine» n’hésite pas à publier des «Billets féministes» qui plaident pour une meilleure considération des femmes.


Ophélie Bourgeois

Financement

La question du financement demeure relativement floue. Une partie des revenus est assurée par le comité de patronage qui diffuse des cartes de soutien à 10 francs. La vente, au numéro ou par abonnement, assure sa part des rentrées. La publicité n'occupe qu'une part assez faible dans l’hebdomadaire, pour un montant estimé entre 400 et 500 francs par numéro. André Muret doit certainement investir de sa poche pour combler les manques. L'historien Pierre Jeanneret évoque un industriel horloger biennois qui apporterait également une contribution financière. L’hebdomadaire est en butte dès ses débuts à des difficultés financières, comme le souligne le compte-rendu de première assemblée générale, qui, en décembre 1938,  insiste sur la nécessité d’accroître le nombre de lecteurs et de soutiens financiers. Dans un article du 14 décembre 1938, le quotidien d’extrême-droite L’Action nationale donne quelques chiffres qui sont à examiner avec prudence: le budget de La Semaine serait de 900 ou 1’000 francs par numéro, dont 580 francs servirait pour l’impression et le tirage se monterait à 3'000 exemplaires.


Ophélie Bourgeois

Rayonnement

Au vu des informations disponibles, le rayonnement de La Semaine est difficile à estimer. L’hebdomadaire n’a pas vécu suffisamment longtemps pour s’imposer, mais sa simple apparition a suscité des commentaires virulents dans la presse bourgeoise, à l’exemple de la Gazette de Lausanne qui, dans un article du 5 octobre 1938, inclut La Semaine dans «l'activité occulte de la faune d'extrême-gauche acharnée à pousser à la guerre» !


Ophélie Bourgeois

Textes programmatiques

«Nous ne pensons pas que de longues explications soient nécessaires pour présenter La Semaine au public romand. Il y a longtemps chez nous que le désir se fait sentir dans toutes les catégories de la population d’un journal où on puisse s’exprimer librement et loin des censures politiques ou financières, d’un journal qui, tout en se tenant en dehors des partis, joue un rôle actif dans la défense de la démocratie et dans la lutte- qui devient aujourd’hui vitale pour notre pays- contre les influences et les méthodes totalitaires: racisme, fascisme, etc.


C’est ce journal que nous voulons être; et, pour y parvenir, nous faisons appel à tous les esprits libres, à toutes les bonnes volontés. Car, ce que nous chercherons avant tout à réaliser, c’est une œuvre positive et constructrice: ce sont des solutions que nous voulons trouver, et que nous proposerons.


La Semaine ne sera pas un journal de parti. Elle fera une large politique de défenses des libertés et des droits populaires, en s’adressant à tout ceux qui pensent avec nous- quelles que soient leurs opinions politiques ou religieuses- que l’avenir de la Suisse est lié à la défense de son régime démocratique.


La Semaine fera une large place aux arts, aux lettres, aux sciences, et s’intéressera, dans ces domaines divers, à toutes les tentatives nouvelles et dignes d’attention. Mais elle ne sera l’organe d’une minorité d’intellectuels; elle s’efforcera au contraire d’être un journal populaire, qui reflète la vie et les préoccupations de notre peuple et reste en étroite relation avec lui.


Enfin, La Semaine donnera de fréquents échos de la vie intellectuelle et politique de Suisse allemande, car nous pensons que, dans la grave situation internationale actuelle, notre patrie si diverse doit rester unie contre tous ceux qui menacent son indépendance et ses libertés.


Nous ne sommes pas très riches, mais nous sommes pleins de confiance et de volonté… Et pour le reste, nous persuadés que la sympathie de nos lecteurs nous permettra de réaliser notre œuvre.


Qu’on nous écrive donc, qu’on nous soumette critiques et suggestions, éloges ou blâmes. Nous ferons tout pour en tenir compte, pour être journal jeune, un journal libre et vivant.


La Semaine


«Un nouveau journal…Pourquoi ?» La Semaine, 16 septembre 1938, p.1.

Avis contemporains

«[…] ceux qui comme nous, suivent avec sympathie, mais sans perdre le bénéfice de leur sens critique, l’effort intéressant de sa rédaction [de La Semaine]».


«Tribune libre», Le Genevois, 21 sseptembre 1938


 


«Il a paru ce journal de Front populaire qui n’ose pas dire son nom ! […] Un article plein de bonnes intentions de M. Auberjonois, mais dans un style… de « littérateur du dimanche », et un long machin filandreux sur « l’esprit de coopération », d’un ton faussement docte, font de cette page 1 du n°1 un ratage indéniable. Des échos sans sel ni poivre, qui voudraient être méchants. L’un d’eux est très flatteur pour les rédacteurs de l’Action Nationale. On voit bien que le rédacteur de ces échos s’est longuement battu les flancs mais en vain. Ça promet.


Si le projet des anonymes qui ont lancé La Semaine était de faire une pâle doublure du saumâtre Chez-Nous, le but est atteint. Notons ce détail qui beaucoup : Sur 29 annonciers, 15 sont juifs… A part ça, un beau ratage ! »


«La Semaine grise», L’Action nationale, 24 septembre 1938


 


«Le principal collaborateur de La Semaine  est un antifasciste racorni, l’Anglais Robert Dell, correspondant du Manchester Guardian qui s’est distingué dans la campagne de fausses nouvelles destinée à nous amener à une guerre fraîche, antifasciste et joyeuse. Les tartines du dénommé Dell sont traduites par un ancien Tchécoslovaque. Voyez «hebdomadaire romand» ! C’est le communiste Vincent qui rédige les échos politiques et très probablement le leader. Sa  mauvaise foi bien connue transpire à travers ces lignes anonymes. »


«La “Semaine” communiste», L’Action nationale, 22 octobre 1938


 


« Il paraît depuis quelques mois en Suisse Romande sous le titre de « La Semaine », un hebdomadaire de défense de la démocratie qui attire de plus en plus l’attention sur lui et qui accomplit un travail d’une utilité incontestable. Son rayonnement a dépassé le cadre de nos étroites frontières […]»


«Le singulier travail des étudiants nazis en Suisse», La Sentinelle, 16 décembre 1938


 


« Est-ce avoir l’esprit sportif que de ne pas combattre sous ses propres couleurs ; de s’affubler d’un faux nom et, insidieusement, de mêler à l’art, à la littérature, à l’altruisme, aux appels charitables, une propagande intense en faveur du parti socialiste, de voiler les attaques personnelles sous l’ombre évasive des « on dit »… mais « que ne dit-on pas » ? Nous ne reprochons pas à La Semaine d’être socialisante, socialiste, bolchéviste, moscoutaire, si elle le veut : c’est son droit. Simplement qu’elle le soit à visage découvert. D’employer des trucs et des ficelles, de ne pas jouer franc-jeu, de masquer le but et le nom du club, est-ce avoir l’esprit sportif ? Bluffer par-dessus le marché est-ce sportif ? C’est sportif d’attraper un tel sans l’attraper tout en l’attrapant dans des échos disons…doucereux ; aigres-doux serait plus exact.»


«En passant. A “La Semaine”», Le Genevois, 21 janvier 1939

Sous-titre
hebdomadaire romand
Périodicité
hebdomadaire
Dates de parution
16 September 1938 - 21 July 1939
Pagination
8
Format
48
Année de fondation
1938
Lieu d'édition
Genève
Rédacteur responsable
Editeur
Imprimeur
Imprimeries populaires
Prix
20 centimes le numéro, abonnement de trois mois Frs. 2.50, 6 mois Frs 4.50., 1 an Frs 8.50
Remarque
ANET DANIEL (1910 - 1994)

Vaudois d’origine, Daniel Anet est né en 1910 et a grandi dans le canton de Genève. Il mène des études de Lettres à la Sorbonne. De retour à Genève, il travaille pendant plus de trente ans comme bibliothécaire à la Bibliothèque publique et universitaire. Il s’engage en politique au sein des Jeunesses socialistes et suit Léon Nicole dans la Fédération socialiste suisse entre 1939 et 1941. Il s’est également engagé dans le mouvement pacifiste, proche de Pierre Ceresole. Il laisse quelques livres, notamment une biographie de Pierre Ceresole et une autre d'Antoine de Saint-Exupéry, «Le chevalier-pilote», livre pour la jeunesse qui paraît en 1956 chez Payot et qui connaît un immense succès.

Thibaud Guisan & Rafael Stalder

MURET ANDRÉ (1909 - 1986)

Issu d’un milieu bourgeois, cet élève de Gilliard choisit la filière du droit. Il est vite sensibilisé à la pensée communiste et, installé à Paris de 1933 à 1937, il adhère au PCF et devient le secrétaire de Gide en 1936, alors que ce dernier rédige Retour de l’URSS. Rentré en Suisse, il fonde l’hebdomadaire antifasciste La Semaine (1938-1939), puis anime pendant la guerre des revues communistes clandestines tout en étant en contact avec l’équipe de Traits. Il embrasse ensuite une carrière politique, notamment comme secrétaire politique du POP vaudois (1943 à 1974) et comme conseiller communal, cantonal et au niveau national. Sans avoir laissé d’écrits littéraires, Muret a cultivé un goût pour les arts.

Florence Bays & Carine Corajoud

OLTRAMARE ANDRÉ (1884 - 1947)

André Oltramare suit des études de lettres classiques à l’Université de Genève où il devient professeur de langue et littérature latines (1928-1947). Il adhère au parti socialiste en 1923. Il occupe successivement les fonctions de conseiller d’Etat en charge de l’instruction publique (1924-1927) et conseiller national (1946-1947). Il se montre très engagé  envers les républicains espagnols suite à son voyage à Barcelone en 1936 et fonde l’association des Amis de l’Espagne républicaine.

Ophélie Bourgeois

Jean VINCENT (1906 - 1989)

Fils d’un pasteur originaire des Cévennes, Jean Vincent est né en 1906 à Genève. A l’âge de 17 ans, il adhère aux Jeunesses communistes et entre un an plus tard au Parti communiste suisse, alors qu’il est étudiant en droit. Dès 1923, il collabore à l’organe communiste romand «Le Drapeau Rouge», dont il devient le rédacteur en 1931. En mai 1936, Vincent intègre le comité central du Parti communiste suisse et est élu au Bureau politique du parti à la suite d’une réunion du comité central en février 1937. Entre-temps, Vincent est élu au Grand Conseil genevois. Il occupe ce poste de député jusqu’en 1986, à l’exception des années 1941 à 1944, où il en a été exclu pour cause d’interdiction du parti communiste. Après la Deuxième Guerre mondiale, il s’engage dans le Parti du travail, forme sous laquelle renaît le parti communiste. C’est sous cette bannière qu’il siége au Conseil national de 1947 à 1980. Vincent a également été membre du Bureau politique du Parti suisse du Travail et en a été le président de 1974 à 1978. Il meurt le 15 mars 1989 à Genève.

Thibaud Guisan & Rafael Stalder

Références bibliographiques de la littérature secondaire

  • BAYS FLORENCE et CORAJOUD CARINE, Edmond Gilliard et la vie culturelle romande. Portrait de groupe avec maître (1920-1950) , Lausanne : Antipodes, 2010, pp. 177-196 p.
  • JEANNERET PIERRE, « «La Semaine: un hebdomadaire antifasciste politique et culturel» », Cahiers d'histoire du mouvement ouvrier, n° n° 7, 1990, pp. pp. 7-22