Pagine Nostre
Présentation sommaire
Pagine Nostre est une revue culturelle créée en 1921 et animée par les professeurs du séminaire diocésain San Carlo de Lugano, en particulier par son recteur don Angiolo Pometta. La création de la revue s’inscrit dans une politique de renforcement de la presse catholique développée par le nouvel évêque du Tessin, Mgr. Aurelio Bacciarini. Par ses contenus très variés, Pagine Nostre veut stimuler la production littéraire et culturelle des Tessinois et satisfaire leurs besoins culturels et moraux dans une perspective catholique. De plus, elle vise aussi à devenir un porte-parole de la culture et de la langue italiennes dans les autres régions du pays. Pagine Nostre cesse sa parution en mars 1927 au terme d’une vie difficile, la revue n’ayant jamais réussi à vraiment trouver sa place dans un paysage médiatique tessinois très riche.
Omar Cartulano & Marina Maffezzini
Création
Lorsqu’il est nommé évêque en 1917, Mgr Aurelio Bacciarini se retrouve face à une situation de crise. Les goûts aristocratiques de son prédécesseur ont suscité des tensions au sein du clergé ainsi que le mécontentement des conservateurs tessinois. Le nouveau prélat élabore un projet de réorganisation générale du diocèse dans lequel la question de la presse est centrale. Première étape de cette reprise en main : la suppression de l’imprimerie catholique Scuola Tipografica ticinese, fortement endettée, et son remplacement par une succursale de l’Œuvre Saint Augustin de Saint-Maurice qui ouvre ses portes à Massagno, près de Lugano. Deuxième étape : la création de nouveaux titres de presse, pour se démarquer du quotidien Popolo e Libertà, organe du parti conservateur. Le contexte politique du début des années 1920 est en effet marqué par l’alliance gouvernementale entre les conservateurs, les socialistes et les agrariens contre la majorité libérale. L’évêque est embarrassé par cette alliance, car à ses yeux le socialisme est l’ennemi principal. Il souhaite donc une séparation nette entre la presse conservatrice et la presse catholique. C’est dans ce contexte qu’en juillet 1921 est créée la revue culturelle Pagine Nostre : elle constitue l’une des premières réalisations du projet épiscopal.
Si Mgr. Bacciarini en est le promoteur, il confie la réalisation pratique et la direction de Pagine Nostre à don Angiolo Pometta, recteur du séminaire diocésain San Carlo de Lugano, qui a déjà eu des expériences rédactionnelles pour les journaux Credente cattolico (1897-1901), La Patria (1901-1906) et Popolo e Libertà (1907-1917). Pagine Nostre naît et se développe donc dans le milieu du séminaire diocésain, grâce à l’appui du recteur et des professeurs et elle est produite par l’imprimerie de l’Œuvre Saint Augustin de Massagno.
Omar Cartulano & Marina Maffezzini
Equipe
En juin 1921, Mgr. Bacciarini écrit à l’ensemble des professeurs du séminaire diocésain San Carlo de Lugano pour leur confier le secrétariat de la revue. Le directeur de Pagine Nostre est le recteur du séminaire, don Angiolo Pometta, tandis que le professeur Luigi Lepori s’occupe des aspects administratifs. Le séminaire diocésain devient donc le siège de la revue. Les éditoriaux sont anonymes, signés « Le Secrétariat». La première livraison de la revue s’enorgueillit de pouvoir compter sur le soutien d’un groupe de 38 intellectuels: théologiens, professeurs, prêtres et politiciens, tous tessinois sauf trois professeurs de l’Université de Fribourg, Johann Peter Kirsch, Ulrich Lampert et Giovanni Maspoli. Seule une partie de ces noms collaborent effectivement avec la revue. A partir de 1923, répondant à un appel de la rédaction, quelques étudiants de l’Université de Fribourg, membres de l’association tessinoise «Lepontia Friburgensis», interviennent régulièrement. Au cours des sept années de sa parution, Pagine Nostre compte une cinquantaine de collaborateurs ayant publiés plus d’un article, dont une trentaine est présente sur plus de trois années. Seules trois femmes collaborent à la revue. Personne ne reçoit de rémunération pour sa collaboration.
Omar Cartulano & Marina Maffezzini
Etapes
L’existence de Pagine Nostre se caractérise par une grande stabilité: la revue garde en effet quasiment intacte sa structure, sa direction et son titre. En juin 1925, le changement de sous-titre qui de «Rivista svizzera di coltura italiana» devient «Rassegna svizzera di coltura italiana», ne correspond à aucune modification de ligne ou de conception.
Une étape importante dans l’histoire de Pagine Nostre est constituée par la collaboration avec l’association des étudiants tessinois à l’Université de Fribourg «Lepontia Friburgensis», entamée à la fin de 1923. La revue est déjà à la recherche d’un second souffle et elle fait appel à des forces juvéniles à qui elle ouvre généreusement ses pages. L’appel n’a pas beaucoup de succès, la collaboration reste limitée à quelques personnalités, en particulier celle de l’étudiant en droit et président de l’association Giuseppe Lepori, qui publie quelques écrits littéraires et poétiques. Un autre étudiant, Battista Pozzi, s’occupe des xylographies, qui dès février-mars 1925 ornent la page de couverture de la revue. Même si la participation des étudiants de «Lepontia» a été mince, elle a tout de même permis à Pagine Nostre de développer ses contenus littéraires et culturels et d’enrichir son réseau de lecteurs et de collaborateurs.
Pagine Nostre cesse son activité en mars 1927, principalement à cause des problèmes financiers et du manque de collaborateurs, problèmes qui ont marqué toute la vie de la revue. Dans sa dernière année (juillet 1926-mars 1927), la revue ne parait plus régulièrement, mais publie seulement trois livraisons, au terme desquelles la rédaction annonce que la publication de Pagine Nostre est suspendue. Cette décision est vraisemblablement liée à la création en 1926 du quotidien Giornale del Popolo sur lequel le diocèse concentre ses ressources.
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Aspects formels
Pagine Nostre est un mensuel dont les fascicules se composent de 48 pages (96 pour les numéros doubles). La pagination est continue sur l’année. La physionomie de la revue reste inchangée pendant toute la durée de son existence. Le seul changement entrepris concerne les pages de couverture. Pendant la première année (juillet 1921-juin 1922), la couverture est de couleur jaune pâle, avec le titre et les décorations (des edelweiss et les blasons du Tessin et de la Suisse) imprimés en noir. Dès la deuxième année (Nr. 1, juillet 1922), la couverture devient de couleur verte et sans décorations. Dès la moitié de la troisième année (Année III, Nr. 7, janvier 1924) la couverture est blanche, avec le titre en rouge foncé. Dès février-mars 1925 (Année IV, Nr. 8-9) les xylographies de Battista Pozzi ornent les pages de couverture.
L’organisation rédactionnelle de la revue est bricolée; les contenus et les thématiques varient selon la disponibilité des collaborateurs. Pagine Nostre n’offre pas de rubriques régulières, à part une revue de la presse tessinoise, qui parait pendant les premières deux années, et des recensions littéraires, le plus souvent d’ouvrages tessinois, qui paraissent dès la quatrième année (juillet 1924-juin 1925).
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Positions
Si elle a de fortes convictions catholiques, Pagine Nostre ne se veut pas une revue offensive. Elle évite la politique, qui est peu traitée et seulement par le biais de la revue de presse, où la rédaction se permet quelques commentaires critiques. Pour le reste, Pagine Nostre défend sa vision du monde en se concentrant sur deux domaines principaux: les arts et la religion. La culture est considérée comme l’instrument privilégié pour maintenir et fortifier la foi catholique dans un moment de bouleversement pour la société tessinoise. La revue publie de très nombreux articles littéraires et de nombreuses poésies dues pour la plupart à des auteurs proches du séminaire. L’histoire de l’art est un thème fréquent, avec des articles traitant aussi bien de sculpture que d'architecture, en privilégiant les réalisations à caractère religieux. Des articles à teneur plus religieuse complètent l’offre. Le regard patriotique (notamment tessinois) utilisé envers les thématiques et les contenus choisis démontre un fort intérêt à défendre le caractère helvétique du Tessin. Pagine Nostre veut promouvoir son canton dans le reste de la Suisse, mais aussi valoriser la culture italophone en soi, dans tout le pays.
Pagine Nostre ne fait presque jamais référence à des revues qui ne sont pas proches de son propre milieu et elle ne prend pas position dans le débat culturel tessinois de l’époque. Il faut toutefois relever un article d’Alfonso Riva dans la livraison de septembre 1921 (première année, n° 3), qui porte un jugement très critique sur la revue culturelle Adula: l’irrédentisme et les plumes qui le défendent sont à ses yeux des traîtres à la patrie.
Omar Cartulano & Marina Maffezzini
Financement
La revue ne dispose pas de pages publicitaires et elle ne peut compter que sur ses abonnés. Le bilan financier rédigé à la fin de la première année par Luigi Lepori indique que pour survivre, Pagine Nostre doit réunir 600 lecteurs payants. La première année se clôt par un bénéfice comptable de 933 francs. Ce résultat positif n’est pourtant pas dû aux abonnements mais à des dons qui s’élèvent à 750 francs, dont 550 francs de la part de Mgr. Bacciarini. Le bilan de la deuxième année est préoccupant, la revue ne compte que 461 lecteurs, dont seulement 434 payants en raison des échanges. Le bilan se clôt donc sur une perte de 345 francs, compensée par le profit de l’année précédente. Mais les réserves s'évaporent complètement. Malgré une augmentation provisoire du nombre des abonnés qui atteint 467 en juin 1924, la troisième année est également déficitaire. L’année suivante, le nombre d’abonnés chute à 287 abonnés. Dès lors, la revue vivote grâce à des dons: Mgr. Bacciarini éponge une partie de déficit de 1925, Angiolo Pometta verse 300 francs l’année suivante. Mais les déficits tournent autour des 600 à 700 francs par année. La rédaction songe à s’appuyer sur la publicité, mais ce projet ne se développe pas. En 1926 l’administration de Pagine Nostre comprend que l’aventure doit s’arrêter: il est impossible de poursuivre avec cette situation financière.
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Rayonnement
La revue n’a jamais réussi à trouver ses lecteurs. Le premier numéro a fait l’objet d’une large diffusion dans un public choisi de personnes cultivées avec une position sociale élevée. Mais le niveau de la revue ne satisfait pas ses premiers abonnés qui abandonnent rapidement le mensuel. Pagine Nostre tente bien de se faire recommander par quelques personnalités, comme le conseiller fédéral Giuseppe Motta (1911-1940) qui la déclare «digne d’éloge et méritant d’être soutenue», mais cela permet pas d'attirer un public suffisant. A la décharge de la revue, il faut relever que le marché de la presse catholique et conservatrice est alors saturé au Tessin, il est donc difficile pour une nouvelle revue de s’y faire une place. Le public cible était déjà sollicité par plusieurs publications défendant des positions idéologiques semblables: le quotidien du Parti Conservateur-démocrate Popolo e Libertà, l’hebdomadaire chrétien-social Il Lavoro, La Cronaca Ticinese qui paraît chaque deux semaines, la publication officielle de l’autorité ecclésiastique Il Monitore Ecclesiastico Ticinese, ou encore Vita Femminile qui rend compte chaque deux semaines de l’action catholique féminine, Il Messaggero Serafico, mensuel représentant des intérêts franciscains, et enfin L’Amico dei Giovani.
Omar Cartulano & Marina Maffezzini
Textes programmatiques
«La rivista Svizzera di coltura italiana, che oggi si presenta al pubblico, modesta nelle sue aspirazioni e nelle sue speranze, fidente nella bontà d’animo dei suoi concittadini, vuole essere «nostra», un prodotto cioè della mente e della volontà di quanti nel Ticino hanno amore e fede nella coltura, come segno di elevazione intellettuale e morale d’un popolo, come gloria pura e serena d’un paese.
Essa non vuole essere opera di troppo alta o troppo dotta erudizione, riservata ad un cerchio ristretto ed aristocratico di pochi scienziati gelosi dei loro pensieri e delle loro investigazioni. Pur curando la letteratura e le scienze nel vasto campo dell’arringa contemporaneo, vuole essere atta alle intelligenze ed ai bisogni mentali di tutti coloro, che anche fra le occupazioni quotidiane vogliono serbarsi un po’ di tempo per dare alla propria anima un pascolo di vita intellettuale quasi come riposo e diletto soave e sentito del proprio spirito.
[…] Ebbene «Pagine Nostre» vogliono portare il loro contributo sincero e generoso a liberare da queste misere condizioni il nostro paese, a soddisfare ai bisogni immortali di tante anime, nella patria nostra.
[…] Dobbiamo fuggire l’anarchia delle idee, se non vogliamo essere soffocati dall’anarchia delle opere! Ecco la nostra base. Da questa base sulla quale stiamo sereni e sicuri tendiamo amichevolmente la mano a tutti: ed a tutti porgiamo sincero l’invito del cuore, per quell’appoggio, che gli animi nobili non negano mai alle cause buone.
[…] I figli del Ticino, di questa terra privilegiata che unisce fisicamente e moralmente nel suo centro il sud e il nord dell’Europa, in tutte le epoche, ebbero spirito sitibondo di coltura. […] «Pagine Nostre» vogliono essere un omaggio ed una continuazione di questa encomiabile tradizione. […] «Pagine Nostre» con più viva simpatia, con cura più tenera si rivolgono alla gioventù del nostro paese: la nostra più pura speranza, la nostra gloria, lo crediamo fermamente! Un dì non lontano! […] L’opera nostra deve essere opera di tutti i Ticinesi che amano il culto delle vere e nobilitanti idealità umane.»
Rédaction, «Pagine Nostre», Pagine Nostre, Année I, Nr. 1, juillet 1921, pp. 1-4.
«La nostra rivista desidera promuovere lo studio delle cose patrie o di argomenti che interessano i ticinesi. Essa, inoltre, vuole spingere i ticinesi allo studio di problemi idealistici e pratici; ed a questo scopo offre le sue pagine a tutti gli studiosi del Ticino.»
Pagine Nostre, Année III, Nr. 6, décembre 1923, interne de couverture
« Tutto il nostro passato attesta come unico scopo della rivista quello di giovare al Paese e di far sì che la ripresa dell’attività economica vada di pari passo con la ripresa spirituale. I nostri quaderni sono offerti agli studiosi del Ticino, perché facciano le loro prove, con animo leale e con retti intendimenti. Costruire occorre. Rivedere i nostri valori. Indagare il passato per trarne conforti od ammaestramenti; scrutare l’avvenire per foggiarlo a nostro modo. »
Rédaction, «Ai nostri amici», Pagine Nostre, Année V, Nr. 3, septembre 1925, p. 97.
Avis contemporains
«È uscito il primo numero di una nuova « rivista di coltura italiana » : «Pagine nostre», la quale conta fra i suoi collaboratori le personalità più in vista del clero e del partito conservatore ticinese, ed ha il suo Segretariato presso il Seminario di S.Carlo. Il carattere e l’indirizzo della rivista meglio che dalle parole nostre il pubblico potrà conoscere dal seguente brano che leggiamo nella presentazione : « […] ». Sarà dunque una rivista di parte. Non «Pagine nostre», ma «Pagine loro».
Libera stampa, 6 juillet 1921, p. 3
« È il titolo di una rivista svizzera di coltura italiana. Il primo numero ci arriva patetico e grondante di morale e sentenze, con l’approvazione di Monsignor Vescovo Bacciarini. Vi leggiamo una prefazione che non manca di un certo calore, un trascendente articolo morale e finanziario di Raimondo Rossi, un articolo sulla Madonna di Lorudes (io son l’Immacolata Concezione) ecc. Ecc. ; insomma un vero santo padre dei giornali ticinesi colla mitria un po’ sulle ventitre. È redatto dai reverendi professori del Seminario di Lugano, e si propone l’esaltazione, la difesa dunque della coltura italiana, in territorio eternamente svizzero. Pensiamo sinceramente che la nuova rivista possa fare del bene, se non altro in riguardo di quei preti dediti ai santi esercizi della politica giornaliera, con quella frenesia che è proprio di coloro che essendo in possesso della verità, non hanno più nulla che li sollevi un più su e gittano la corda al collo alla gente, con la santa intenzione di elevarla alla loro altezza. Dal momento che l’intenzione è buona non c’è niente da osservare o censurare. Le Pagine Nostre gioveranno dunque in primo luogo ai preti, migliorandone le tendenze, castigandone l’esuberanza, e gioveranno così di riflesso un po’ a tutti.
Abbiamo anche l’onesta e psicologica speranza abbia col tempo a seminare diffidenze, zizzanie e gelosie, tra lo stesso clero, il che non è punto difficile, per chi conosca anche poco i loro umori, e speriamo fermamente possa col tempo costituire un organo di secessione in confronto della stessa curia – la quale – evidentemente moltiplica gli sforzi per irretire e ingabbiare il pensiero liberale, già scarso, del paese. »
«Pagine Nostre», Adula, Anno X, Nr. 13, 24 juillet 1921.
- Valerio ABBONDIO (1891 - 1958)
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Lycée à Lugano, licence ès lettres à Fribourg, diplôme d'enseignement de langue et littérature françaises à l'Université de Milan. Professeur de français au gymnase de Lugano (1916-1952), il a publié plusieurs recueils poétiques au ton intimiste, dont Betulle (1922), L'eterna veglia (1928), Campanule (1932), Silenzi (1943) et Cuore notturno (1947). Sa poésie est imprégnée d'un profond sentiment religieux et de communion avec la nature, même dans ses aspects les plus humbles. Il a aussi souvent collaboré, par des essais et des poèmes, à la revue culturelle Pagine Nostre.
Omar Cartulano & Marina Maffezzini
- ANGIOLO POMETTA (1871 - 1951)
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Né à Broglio, Pometta fréquente les séminaires de Côme (1881-1885) et de Lugano (1886-1889), avant d’étudier la théologie à Rome (1890-1894). Il fut ordonné prêtre en 1893, mais il enseigna surtout au séminaire de Lugano (1894-1906) avant d’être écarté par l'évêque Alfredo Peri-Morosini, avec qui il était en conflit. Il y revint comme recteur de 1920 à 1927 et pendant cette période il dirigea aussi Pagine Nostre. Sa signature est la plus fréquente dans les pages de la revue. Avant cette aventure éditoriale, il fut déjà rédacteur du Credente cattolico (1897-1901), de La Patria (1901-1906) et de Popolo e Libertà (1907-1917). Actif surtout en politique et comme journaliste, Pometta dénonça notamment la laïcisation du Parti Conservateur-démocrate et soutint la création d'un nouveau journal plus proche de la curie.
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- Ugo DONATI (1891 - 1967)
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Diplôme à l'École de commerce de Bellinzone (1910), après un séjour à Londres, il s'installa à Rome (1911), où il se consacra à l'étude des artistes tessinois des XVIe et XVIIe siècles. En 1919, il ouvrit sa première galerie d'antiquités et se spécialisa en archéologie. Il collabora à plusieurs journaux et revues, notamment avec Pagine Nostre. Sur les pages de la revue il publia nombreuses études sur les artistes tessinois, mais il lança aussi des avis précurseurs, comme en 1924, lorsqu’il proposa l’institution d’une université tessinoise.
En 1936, il publia Breve storia degli artisti ticinesi et, en 1942, à la demande du Canton du Tessin, Artisti ticinesi a Roma, qui devint un volume de référence pour la recherche en histoire de l'art. De retour au Tessin en 1942, année durant laquelle il découvrit et publia le testament de Francesco Borromini, Donati poursuivit son activité d'antiquaire, sans négliger son engagement en faveur de l'italianité culturelle du Canton, qu'il défendit dans la presse avec vivacité et courage. Il fut membre de la Commission cantonale des monuments historiques (1944-1948).
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- Giuseppe LEPORI (1902 - 1968)
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Est sans doute le politiciens le plus important qui collabore avec la revue Guido Calgari. Représentant du parti conservateur tessinois, licencié en droit à Fribourg, il a recouvert plusieurs charges au niveau cantonal et fédéral: rédacteur di Giornale del Popolo, directeur du Popolo e Libertà (qui dans ces années suive une ligne éditoriale antifasciste), Grand Conseiller (1927-1940), Conseiller d’État (1940-1954) chef du Département de l’Instruction et dans un deuxième temps du Dép. de Justice, président du Parti Conservateur-Démocratique Tessinois (1945-1954) et en suite Conseiller Fédéral jusqu’en 1959 quand il doit quitter l’exécutif fédéral a cause d’une grave maladie. Les articles de Lepori dans la revue suivent à la perfection la pensée de Calgari, qu’il avait connu pour des raisons travail. Un fort antifascisme pendant la guerre et une vaillante défense de l’italianité après 1945 ; l’importance politique et les interventions régulières font de Lepori un des collaborateurs les plus important.
Andrea Crocci & Francesco Doninelli
Références bibliographiques de la littérature secondaire
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, Pagine Nostre. Une revue catholique tessinoise (1921-1927), travail de séminaire non publié, Fribourg, Chaire d'histoire contemporaine, 2006 , Fribourg, 2006
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, Il Vescovo Aurelio Bacciarini , lugano : Buona Stampa, 1945
-
, « Pagine Nostre, rivista di cultura cattolica (1921-1927) », Risveglio, July 1983, pp. pp. 177-187
-
, Monsignor Angiolo Pometta , Lugano : Arti Grafische già Veladini, 1952