Revues Culturelles Suisses

Revue

Samstag* (Der)

Présentation sommaire

Der Samstag (1904-1914) est l’expression du mal-être ressenti par de nombreux artistes en cette «Fin de siècle». Peur de l’urbanisation, angoisse face aux changements qu’induisent la modernité et l’industrialisation croissante de la Suisse, besoin d’affirmer son identité suisse face à l’autre, en particulier l’étranger. Si le diagnostic est commun à de plusieurs autres périodiques de l’époque, le traitement préconisé par la revue bâloise est lui plus radical: l’antisémitisme. Ancrée dans son programme dès le premier numéro, la notion de race pure est alors défendue avec toute la haine que les frustrations et les angoisses de ce début de XXème siècle peuvent créer. Si la revue nourrit quelques prétentions littéraires et culturelles à ses débuts, celles-ci sont vite abandonnées au profit d’un combat contre la judaïsation de la Suisse. Ayant rapidement perdu toute crédibilité, empêtrée dans de nombreux procès pour diffamation et souffrant de problèmes financiers, la revue disparaît en 1914. Elle renaît furtivement en 1932 par la volonté de Paul Schmitz, qui publie quelques numéros avant d’abandoner complètement une année plus tard.


Floriane Gasser

Création

Le contexte de création et les motivations des créateurs et rédacteurs principaux de la revue Der Samstag ne sont pas connus. Il semble que Paul Schmitz, de retour de Russie après l’échec de son premier mariage, se soit rapidement intégré dans le cercle d’artistes bâlois (écrivains, acteurs, poètes) gravitant autour du restaurant «Alte Bayerische Bierhalle». Désirant se faire une place dans ce milieu et offrir une plateforme à ses propres poèmes, il crée la revue hebdomadaire en décembre 1904.
Bien que fondée en collaboration avec d’autres intellectuels bâlois, la rédaction en chef et la plus grande part rédactionnelle de Samstag est assurée par son créateur.
Paul Schmitz, âgé alors de 33 ans, s’inscrit dans ce mouvement «réactionnaire» de la fin du XIXe siècle qui rejette la modernité, l’industrialisation et l’urbanisation grandissante de cette époque. Déstabilisé par les changements radicaux qui rendent son monde de petit-bourgeois de plus en plus précaire, incertain de son avenir artistique, cette angoisse de la modernité le pousse vers la recherche de boucs-émissaires facilement dénonçables et identifiables: les francs-maçons, les Juifs, les riches. La revue, bien que se voulant littéraire et culturelle, deviendra rapidement le porte-voix haineux et antisémite de son éditeur et principal rédacteur.


Floriane Gasser

Equipe

Paul Schmitz, plus connu sous son nom de plume Dominik Müller, s’entoure du scientifique et publiciste Albert Graeter et du théologien Carl Albrecht Bernoulli. Le journaliste Eduard Behrens et l’orientaliste Adam Mez complètent l’équipe de rédaction permanente. De jeunes auteurs encore inconnus à l’époque, tels que Hans Mühlestein, Jakob Schaffner ou Robert Walser publient des textes dans la rubrique «Feuilleton» et contribuent à la renommée de la revue durant les premiers mois de sa parution. Der Samstag publie même un texte de Hermann Hesse, alors que celui-ci vient de se faire connaître à Berlin avec la parution de son livre Peter Camenzind. D’autres signatures célèbres se retrouvent dans les pages de l’hebdomadaire, comme celle du poète Carl Spitteler ou celle du pasteur, alors très remuant, Eduard Blocher.
Chaque numéro propose des poèmes de Dominik Müller/Paul Schmitz, dont l’écriture en dialecte bâlois suscitera bientôt un certain intérêt. En 1908, il rassemblera en un volume la plupart des poèmes publiés dans la revue. Cependant, l’orientation clairement antisémite de la revue empêche celle-ci de faire honneur à sa réputation littéraire.
La plupart des articles de fonds sont signés par l’un des rédacteurs permanents, en particulier Albert Graeter, Dominik Müller/Paul Schmitz ou Carl Albrecht Bernoulli, qui se partageront successivement la fonction d’éditeur de la revue entre 1906 et 1914.


Floriane Gasser

Etapes

Fondée en automne 1904, la revue sort son premier numéro le 31 décembre de la même année, à un rythme hebdomadaire, jusqu’au 29 septembre 1905. La revue marque alors une pause d’une année entière.
La publication reprend en septembre 1906. Der Samstag subit alors un toilettage important : le sous-titre «Basler Wochenschrift» est abandonné, le format est réduit, le nombre de pages passe de 16 à 8 et la «couverture» est supprimée. Les espaces publicitaires, qui étaient imprimés en 4ème de couverture, sont ainsi sacrifiés. De plus, la revue devient bi-mensuelle. Le «Verlag des Samstags», qui éditait jusque-là la revue, disparaît pour laisser la responsabilité éditoriale successivement à Paul Schmitz, Carl Bernoulli et Albert Graeter. La lettre gothique est remplacée par de l’antiqua dès le 1er février 1908, probablement pour des raisons de réductions des coûts de production.
Mis à part ces changements formels, la ligne éditoriale de la revue ne change guère tout au long des 10 années de parution. Si les premiers mois de la revue ont pu laisser espérer l’avènement d’une vraie revue culturelle servant de tremplin à des auteurs connus et inconnus de la région bâloise, les dérives antisémites et les attaques incessantes envers des personnalités d’origine juive ne manque pas de la décrédibiliser aux yeux de la communauté intellectuelle et artistique suisse. Empêtrée dans plusieurs procès qui épuisent ses finances et ternissent encore sa réputation, la revue disparaît à l’aube de la Première Guerre mondiale, en 1914.
Der Samstag renaît furtivement de ses cendres en 1932, par la volonté de son créateur initial, Paul Schmitz, qui n’apparaît dorénavant que sous son pseudonyme Dominik Müller. Cependant, l’aventure ne sera que de courte durée, le rédacteur en chef-éditeur-journaliste-poète peinant à trouver des soutiens financiers et éditoriaux pour son journal, dont l’antisémitisme reste le sujet principal.


Floriane Gasser

Aspects formels

D’abord constituée de 16 pages, la revue réduit la voilure à 8 pages dès sa deuxième année de parution. En règle général, il n’y a pas de structure claire et régulière. Les rubriques changent de numéro en numéro, selon les articles publiés. Quelques titres de rubriques réapparaissent cependant plus ou moins régulièrement, tels que «Baslerisches», qui devient par la suite «Basler allerlei» et qui traite des nouvelles locales sur un ton polémique et satirique. A partir de 1907, la chronique bâloise «Der Neue Wurstysen», du nom du chroniqueur bâlois du XVIIe siècle Christian Wurstysen, est la seule rubrique que l’on retrouve, bien que sporadiquement, jusque dans les éditions de 1934. Durant les premières années de la revue, le «Feuilleton» prend une place prépondérante dans les colonnes du journal, tant au niveau quantitatif que qualitatif, avec la publication de textes d’auteurs tels que Hermann Hesse, Robert Walser ou Jakob Schaffner. Des rubriques publiées régulièrement dans les premières années, comme «Bücherliste» qui énumère des livres recommandés par la revue ou «Briefkasten» dans laquelle sont reprises et commentées des lettres de lecteurs, disparaissent au fil des années.


Si des annonces sont publiées en 3ème et 4ème de couverture durant la première année de parution, les espaces publicitaires sont complètement supprimé lors du changement de format en septembre 1906.


Floriane Gasser

Positions

Si Der Samstag proclame lors de son lancement vouloir se distancer de la frivolité de la politique régionale, il peut tout de même être classé parmi les nombreuses revues de la droite conservatrice de la «Fin de siècle». Ceci se confirmera d’ailleurs en 1911 par le soutien massif du journal au candidat au Conseil national du «Fortschrittliche Bürgerpartei (FBP)», Rudolf Gelpke, dont la revue partage largement les positions: nationalisme exacerbé, retour aux valeurs «helvétiques», conservatisme antimoderniste, lutte contre la décadence induite par l’émergence des grandes villes, peur d’une perte d’identité de la Suisse par l’arrivée massive d’étrangers.
Selon son texte programmatique, Der Samstag désire mener une «politique culturelle», c’est-à-dire une politique visant au maintien d’une race saine et à l’amélioration de la société à travers la culture. Reliant ainsi intimement la définition de la «culture» à la notion de «race», la revue défend principalement une politique raciale, basée sur un antisémitisme affirmé et virulent. Cet aspect prend rapidement le dessus face aux autres prétentions de la revue, littéraire notamment. Bien qu’ayant réussi à réunir des textes de quelques artistes connus à ses débuts, Der Samstag est rapidement perçu comme un ramassis de textes antisémites et perd sa crédibilité littéraire. Quatre mois seulement après son lancement, les premiers articles antisémites font leur apparition et deviennent par la suite majoritaires. La pureté de la race est menacée, selon les rédacteurs, par l’invasion incontrôlée de la Suisse par des Juifs de l’Est, principalement de Russie. Inquiets face à la venue en masse de Juifs de toute l’Europe lors des congrès sionistes tenus à Bâle jusqu’en 1905, les rédacteurs trouvent dès 1906 leur cheval de bataille dans le thème de la « judaïsation des universités suisses». Leurs attaques se concentrent alors sur la personne du professeur de philosophie Ludwig Stein, dont la réputation parmi la population juive de Russie avait attiré à Berne de nombreux étudiants juifs désirant suivre ses cours à l’université. Après une campagne de dénigration agressive et plusieurs procès pour diffamation, la revue semble atteindre son but: le professeur Stein démissionne et quitte la Suisse en 1910. Si le sujet semble avoir trouvé un certain écho parmi la population, les dérives du journal prennent cependant un tournant trop radical et celui-ci finit par se couper de son lectorat et se décrédibilise complètement. L’affaire Jelmoli illustre parfaitement l’extrémisme adopté par la rédaction. Stigmatisant le riche commerçant zurichois dans ses colonnes, Der Samstag lui dénigre tout droit à l’opinion culturelle en raison de son origine juive. Or, Hans Jelmoli est d’origine italienne, catholique. Le journal s’enfonce dans sa mauvaise fois, citant l’antisémite autrichien Karl Lueger: «Wer ein Jude ist, bestimme ich».
Empêtré dans de multiples procès, étranglé par des problèmes d’argent et largement perçu dans le public comme un «Schlamblatt», Der Samstag disparaît à l’aube de la Première Guerre mondiale, en 1914. Sa renaissance ephémère en 1932 n’amène rien de nouveau dans sa ligne éditoriale, son rédacteur principal, Paul Schmitz, déversant encore sa jalousie et ses frustrations sur le bouc-émissaire juif.


Floriane Gasser

Financement

Des entreprises régionales (par exemple : Singer, les champagnes «Strub», le journal Deutsche Alpenzeitung, une pharmacie, un magasin de meubles, etc.) publient des annonces sur les 3ème et 4ème pages de couverture. Cependant, dès la reprise et le changement de format en septembre 1906, plus aucune annonce publicitaire n’est publiée. Selon la rédaction, les coûts du journal sont entièrement couverts par les abonnements et l’achat au numéro. Cependant, de réguliers appels lancés aux lecteurs à payer leur abonnement au plus vite laissent penser que le journal souffre de problèmes de financement.


Floriane Gasser

Rayonnement

Pas d'information


Floriane Gasser

Textes programmatiques

GELEITWORT
«Mit politischem Kleinkram gedenkt sich der Samstag freilich nicht zu beschweren, und für Partei- und Personalpolitiker, die über ihren Geld- und Cliquenstandpunkt nicht hinauskommen, wird diese unabhängige Basler Wochenschrift kein Verständnis haben.
Wir wollen keine Politik, sondern eine Kultur vertreten, das Unfruchtbare bei seite lassen. Es gehört zur Lebenskunst des Einzelnen wie eines ganzen Volkes, dass man die Toten ihre Toten begraben lassen, damit Luft, Licht und alle Kraft beim wirklich Lebendigen zu Gute kommen.
[…] Kulturpolitik will der Samstag treiben, d.h. eine Politik, der die Gesunderhaltung der Rasse und die Veredelung und Verfeinerung unserer Gesellschaft mindestens ebenso sehr am Herzen liegt, als etwa die guten Handelsbeziehungen mit anderen Völkern, oder die Thron- und Coulissenwechsel in Politik, Kunst und Literatur. Für das wirklich Wichtige in der Staatspolitik wird auch der «Samstag» immer zu haben sein.»
Der Samstag, n° 1, [Jg 1], 31 décembre 1904.


VORESTELLUNG
«Wir sind kein Familien-, aber auch kein Radaublatt und erst echt kein gaukelndes Literatenorgan. Wir kämpfen aber nicht mit Flegel und Keule, sondern mit fröhlich blitzenden Waffen. Unser Feind ist die Phrase, das Unächte jeglicher Gestalt, das hässliche, das Sumpfige, das Schmarozertum. Schlicht nach aussen, schneidig nach innen : das war die Art aller grossen Schweizer. Das Europa immer wieder zu lehren, ist die vornehmste Kulturaufgabe der Schweiz. Dazu wollen wir nahc Kräften helfen und Mitstreiter werben.»
Der Samstag, n° 15 [Jg 1], 8 avril 1905

DIE STAATSFREMDEN DER SCHWEIZ
«Nach der Zahl der Staatsfremden, d.h. der der Wohnbevölkerung angehörenden Ausländer kann man die Staaten Europa’s in zwei durchaus scharft getrennte Gruppen einteilen. In die eine gehört einzig die Schweiz, während alle anderen Staaten zusammen die zweite ausmachen. […]
In der Schweiz steigt durch die Einwanderung vom Lande, trotz der erleichterten Einbürgerung, die Zahl der Staatsfremden wie in keinem anderen Land. In ihren Folgen ist diese Erscheinung nicht unbedenklich. Immerhin assimilieren sich die Staatsfremden rasch ; sind sie doch von der gleichen Rasse, kommen sie doch, wenn auch in beschleunigtem Tempo, aus eben denselben Gegenden, aus denen die Bevölkerung unserer Städte sich seit Jahrhunderten rekrutierte. Freilich, einen Teil der Zugewanderten und Zuwandernden müssen wir hier unbedingt ausnehmen. Die kommen von viel zu weit her. Aber das ist ein Kapitel für sich.»

Der Samstag, n°  23, [Jg 1], 3 juin 1905, Albert Graeter

DAS ANWACHSEN DER JÜDISCHEN BEVÖLKERUNG IM HEUTIGEN BASEL
«[…] wenn sich die Leute jetzt plötzlich verwundern über die rasch sich verändernde Physiognomie unserer Stadt, wenn sie zusehen, wie in den belebten Strassen Basels ein Haus, ein Geschäft nach dem andern Namen und Aussehen wechselt, wie unsere Trottoirs und Hauptcafés sich immer mehr mit ungewohnten Gestalten beleben, oder wie sich die Synagoge nicht nur verdoppelt, sondern noch einen Ableger bekommt.
Mit dem Erstaunen über diese Veränderungen stellen sich auch allerlei Erklärungen ein. Die Einen sind der Aufsicht, als Grenzland seien wir eben dem kosmopolitischen Juden bequem gelegen. Anderen reden von einer Charakteraffinität zwischen unserer Bevölkerung und der jüdischen und meinen, der Jude fühle sich bein unseren Kaufleuten besonders wohl und unser Handelsgeist sei ihnen sympathisch. Wieder andere sprechen im Gegenteil von Charaktergegensätze, von der geschäftlichen Inferiorität und Schwerfälligkeit des Baslers, die dem geschmeidigeren Juden das Emporkommen erleichtern.»

Der Samstag, n° 24 [Jg 1], 10 juin 1905, Albert Graeter

ARIERTRAUM
Im Traume sah ich jüngst den letzten Arier
Durch Basileas Ghettogassen wandern.
Der Aermste war natürlich Proletarier –
Denn Geld und Gut war längst schon bei
den Andern

Was blieb ihm übrig als sich zu entlaufen,
Heiratend nolens volens manu brevi,
Um seinen tausend Nöten zu entlaufen,
Des Isaaks reiche Erbin Sarah Levy.

Dies sah im Traum ich, als auf der Terrasse
Ich des Kasinos jüngstens bin gesessen
Und dort bei einer Schwarzen-Kaffeetasse
Mein Arierelend suchte zu vergessen.
Dominik Müller, Der Samstag, n° 31 [Jg 1], 29 juillet 1905

ER KOMMT WIEDER!
’s war in den lang entschwundenen Zeiten
voll bürgerlich gebundnem Sein,
mir scheint, es seien Ewigkeiten,
als in der guten Stadt am Rhein

Ein kleiner Kerl mit greller Stimme
und einer Keckheit unerhört,
bald scherzend, bald auch voller Grimme,
die Bürgerruhe grob gestört.

[...]

Selbst Frau Justitia bisweilen
ward ernstlich handgemein mit ihm,
doch starb er nicht an ihren Keilen –
o schöne Zeit, ancien-régime!

[...]

„Der Samstag“ auch (denn er ists, den ich
hier meine) ging zur Ruhe ein,
oft hoffte auf ein Wiedersehn ich
mit ihm. Doch sollte es nicht sein.

So hab in samstagslosen Jahren
ich schwer entbehrend hingelebt,
hab viel geschluckt und viel erfahren,
vor manchem Stumpfsinn stumm gebebt.

Doch heute seht ihn auferstehen,
der erst noch längst verblichen war,
ich fühle Frühlingslüfte wehen,
ich ahne Zeiten wunderbar!

Nun, junger Samstag, blitze, zünde
mit frischem Kräften furchtlos rings,
dem niedern Alltag Hohes künde
und rätsle and der Balser Sphinx.
D.M.
Der Samstag, n° 1 [Jg. 9] 6 mai 193, Dominik Müller, alias Paul Schmitz


BRIEFKASTEN
«Verschiedene Einsendungen zur Judenfrage seien unsern Lesern bestens verdankt. Besonders auch der interessante Hinweis auf die Lektüre des Basler Handelsregisters. Dort ist tatsächlich mehr Wissenswertes über die Judenfrage zu erfahren als in unsrer zu einem grossen Teil verjudeten Tagespresse. Nicht in der hochstirnigen Nationalzeitung, sondern in der breitnackigen N.B.Z fanden wir letzter Tage vernünftige Worte zu diesem Problem. [...] Wir erinnern hier an ein Wort Richard Wagners: (Aus «Das Judentum in der Musik», geschrieben 1850) «Als wir für Emanzipation der Juden stritten, waren wir aber doch eigentlich mehr Kämpfer für ein abstraktes Prinzip, als für den konkreten Fall: wie all unser Liberalismus ein nicht sehr hellsehendes Geistesspiel war, indem wir für die Freiheit des Volkes uns ergingen, ohne Kenntnis dieses Volkes, ja mit Abneigung gegen jede wirkliche Berührung mit ihm, so entsprang auch unser Eifer für die Gleichberechtigung der Juden vielmehr aus der Anregung eines Aallgemeinen Gedankens als aus einer realen Sympathie; denn bei allem Redem und Schreiben für Judenemanzipation fühlten wir uns bei wirklicher, tätiger Berührung mit Juden von diesen stets unwillkürlich abgestossen.»
Der Samstag, n° 1 [Jg. 10] , 7 octobre 1933, sans signature [mais très probablement Dominik Müller, alias Paul Schmitz]


Floriane Gasser

Avis contemporains

Pas d'information


Floriane Gasser

Sous-titre
Basler Wochenschrift
Périodicité
Hebdomadaire de décembre 1904 à septembre 1905 Pause de septembre 1905 à septembre 1906 Bi-mensuel dès le 29 septembre 1906
Dates de parution
December 1904 - June 1934
Pagination
Continue sur l’année en cours (l’année commençant en septembre)
16 pages de 1904 à 1905, 8 pages dès juin 1905
Format
1904-1905: 19.5 x 27.4cm; dès 1906 : 17.5 x 24.3cm
Année de fondation
1904
Lieu d'édition
Bâle
Rédacteur responsable
Editeur
1904-1906 : Verlag des «Samstags», Bâle 1906-1914: Hrsg. Paul Schmitz, ou C.A. Bernoulli ou Albert Graeter 1932-1933 : Hrsg. Dominik Müller 1933-1934 : Samstagsverlag, Bâle
Imprimeur
1904-1906 : Gasser & Cie, Buch-und Kunstdruckerei, Bâle 1906-1908: Buchdruckerei F. Rohlhepp, Bâle 1908-1914: Buchdruckerei Walz & Miéville, Bâle 1932-1934 : Frobenius AG, Bâle
Prix
Au numéro: 25cts, abonnement annuel 12Frs, abonnement 6 mois: 6Frs, abonnement 3 mois: 3Frs Dès mars 1905: au numéro: 20cts, abonnement 3 mois: 3Frs (plus d’abonnement annuel) Dès juin 1905: au numéro 20cts, abonnement 3 mois: 1.75Frs,
Remarque
Eduard BEHRENS (1884 - 1944)

Né à Bienne, il étudie à Berne et Berlin, où il s’installe dès 1905. Journaliste pour «Der Samstag», il travaille également pour d’autres journaux allemands et suisses comme correspondant à Rome, Paris, et Berne. Après la Première Guerre mondiale, Eduard Behrens écrit depuis Berlin pour le «National-Zeitung» de Bâle. Après son divorce d’avec Martha Geering (alias Ruth Waldstetter, romancière et auteure de pièces de théâtres), il épouse Elena Clarenbach en 1923. Suite à ses critiques contre le régime nazi, il est expulsé d’Allemagne et rentre en Suisse, où il fonde le «Schweizer Zeitung am Sonntag». Le journal milite contre les Fronts et dénonce les dangers du national-socialisme, ce qui lui vaudra d’être interdit de parution durant trois mois. Le journal disparaît définitivement en 1939 pour raisons financières. Eduard Behrens continue son activité journalistique au service de l’hebdomadaire «Die Nation» et organise de nombreuses conférences pour mettre en garde contre les tendances antidémocratiques du Troisième Reich.

Floriane Gasser

Carl Albrecht BERNOULLI (1868 - 1937)

Fils d’une famille patricienne de Bâle, il étudie la théologie à Neuchâtel, Bâle, Strasbourg et Marbourg. Il obtient sa licence en 1894 et est nommé privat-docent d’histoire de l’Eglise à Bâle l’année suivante. Suite à la parution de sa thèse de doctorat «Die wissenschaftliche und die kirchliche Methode in der Theologie», il se voit refuser le poste de professeur et entame une carrière d’écrivain et journaliste. Il publie une quantité importante de poèmes. Son roman autobiographie «Lukas Heland» est publié sous le pseudonyme d’Ernst Kilchner. Après des voyages à Paris, Londres et Berlin, il s’installe à Arlesheim en 1906, près de Bâle. Collaborateur de la revue «Der Samstag», il en sera aussi l’éditeur durant quelques mois. En 1922, il retrouve un poste de privat-docent à l’Université de Bâle et devient professeur extraordinaire d’histoire de l’Eglise en 1926.

Floriane Gasser

Albert GRAETER (1873 - 1916)

Pas d'information

Adam MEZ (1869 - 1917)

Né à Fribourg-en-Brisgau d’une famille de fabricants de soieries, Adam Mez étudie tout d’abord le droit à l’Université de Strasbourg avant de se tourner vers la théologie à Bâle. Il obtient un doctorat ès lettres à Strassbourg en 1892 et obtient son habilitation à Bâle en 1894. Considéré comme le fondateur des études islamiques et du séminaire orientaliste à l’Université de Bâle, il est nommé professeur extraodinaire de langues sémites en 1897 puis ordinaire en 1905. Il effectue plusieurs voyages en Orient. Il est chroniqueur pour le journal «Der Samstag». Il participe à la Première Guerre mondiale en tant que capitaine d’artillerie et décède à Bâle en 1917. Son œuvre principale, «Die Renaissance des Islams» paraît à titre posthume en 1922.

Floriane Gasser

Paul SCHMITZ (1871 - 1953)

Alias Dominik MÜLLER. Né dans une famille d’artisans bâlois, Paul Schmitz étudie la germanistique et la romanistique à Bâle et Zurich. Il épouse Helena Devotschkina en 1893 et la suit en Russie. Suite à l’échec de son mariage, il rentre en Suisse en 1895, où il travaille comme enseignant à Kleinhünigen. Il voyage ensuite à Berlin et en Espagne et gagne sa vie comme journaliste, traducteur et enseignant. Il s’installe à Bâle en 1903, où il fonde le journal satirique et violemment antisémite « Der Samstag ». Poète, il publie ses textes dans la revue «Der Samstag» et édite, sous le pseudonyme Dominik Müller, un premier recueil de poèmes en 1908, intitulé «Verse». Il obtient alors un certain succès populaire et se profile comme le chantre du dialecte bâlois, étant un des premiers auteurs à écrire dans cet idiôme. Il épouse Lydia Dechenova en 1910 avec laquelle il habite en Espagne durant 3 ans. En 1913, retour à Bâle et naissance de son fils Georg. Deux autres recueils de poèmes sont publiés en 1910 et 1917, ainsi qu’un roman autobiographique : «Felix Grolimunds russische Abenteuer» paru en 1930. Il obtient le prix Gottfried Keller en 1928. Cependant, son succès n’est pas de longue durée et ses affinités de plus en marquées avec la national-socialisme l’éloigne de son public. Dans son dernier livre «Zwischen den Mächten», paru en 1939, il confirme son adhésion aux objectifs du Troisième Reich, ce qui lui valut d’être jugé comme «traître» par le Grand Conseil bâlois, qui lui retire alors la pension honnorifique dont il jouissait jusque-là. Aigri, isolé, il s’installe dans le canton de Zurich dès 1940, où il décède en 1953.

Floriane Gasser

Références bibliographiques de la littérature secondaire

  • (Anonyme), Dominik Müller, Ich weiss eine Stadt , FRINGELI, Dieter et LEUZINGER, Fridolin (éd.), Bâle : Verlag Nachtmaschine, 1985
  • DEBRUNNER, Albert, « «Der Samstag» - eine antisemitisiche Kulturzeitschrift des Fin de siècle », in Antisemitismus in der Schweiz 1848-1960, MATTIOLI, Aram (dir.), Zurich : Orell Füssli, 1998, pp. 305-324
  • DEBRUNNER, Albert, «Kopfsteinpflaster und Asphalt. Literatur in Basel zu Beginn des 20. Jahrhunderts» , Bâle : Vortrag an der Jahrestagung der Robert Walser-Gesellschaft, 2002