Revues Culturelles Suisses

Revue

Svizzera Italiana

Présentation sommaire

Svizzera Italiana est une revue tessinoise publiée à Locarno de décembre 1941 à juin 1962. Née dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, Svizzera Italiana se veut un organe culturel, point de référence des intellectuels de la Suisse italienne, mais se propose aussi d’intervenir dans le domaine politique avec un antifascisme déclaré. Fortement caractérisée par son fondateur et rédacteur en chef, Guido Calgari, la revue est un vecteur helvétiste, très liée du reste à la Nouvelle Société Helvétique jusqu’à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Au lendemain du conflit, Svizzera Italiana poursuit son engagement en mettant l’accent sur la défense de l’italianité en Suisse, notamment contre la germanisation du Tessin, dans une perspective de défense de l’identité rurale du canton. A partir de 1955 toutefois, abandonnant le terrain politique, Calgari engage la revue dans une action plus étroitement littéraire.


Andrea Crocci & Francesco Doninelli

Création

Svizzera Italiana est fondée à Locarno en décembre 1941, lors d’une assemblée de la Società degli scrittori. La proposition en est faite par Guido Calgari, qui a obtenu de la Confédération l’autorisation de faire paraître la nouvelle revue — autorisation nécessaire en ce temps de guerre et de censure. Berne a toute confiance en cet intellectuel helvétiste dont le projet s’inscrit dans une volonté de renforcement de la culture nationale et des capacités de défense spirituelle des différents groupes linguistiques du pays. Cette nette inscription dans le concept de Défense nationale spirituelle résout d’entrée les le problème du financement: Pro Helvetia, dont Calgari est membre du directoire, s’engage à verser un «subside considérable». De fait, Pro Helvetia financera la revue durant les 21 ans de son existence.
Le lancement de la revue est une réponse du milieu helvétiste tessinois à la création, par Giovan Battista Angioletti, du «Circolo italiano di letteratura» et de la page culturelle du  quotidien Corriere del Ticino durant les années 1940-1941. Angioletti est alors considéré par Calgari et ses amis comme un propagandiste au service de l’Italie, qui utilise ses moyens culturels pour la diffusion des idées fascistes au Tessin et qu'il faut donc contrer sur le terrain culturel.
Dans l’éditorial de son premier numéro, la rédaction se propose trois objectifs: rassembler autour de la revue les forces culturelles de la Suisse italienne qui puissent s’occuper de la vie artistique et scientifique du canton du Tessin et de ses problèmes politiques et économiques, encourager les jeunes a continuer leur travail critique, après leur sortie de l’université, dans le cadre de la revue, enfin, expliquer et illustrer à l'usage des Confédérés quelles sont les valeurs fondamentales de l’âme tessinoise. [cf. textes programmatiques]


Andrea Crocci & Francesco Doninelli

Equipe

Guido Calgari a 36 ans lorsqu’il lance la revue et il est déjà un intellectuel tessinois connu et reconnu. Il est alors enseignant d’italien et d’histoire et, depuis 1940, directeur de l’Ecole magistrale cantonale à Locarno. L’ancien étudiant de l’Université de Bologne, où ses travaux brillants lui avaient valu le prix Vittorio Emmanuele II, a déjà publié plusieurs livres et romans consacrés à la difficile vie des montagnards tessinois («Quando tutto va male», 1933). Conférencier doué et apprécié, il est de plus un collaborateur régulier de Radio Monte Ceneri. Ses plus proches soutiens dans l’aventure, Piero Bianconi et Arminio Janner, sont eux aussi enseignants, auteurs reconnus, et tous deux plus âgés que leur rédacteur en chef. Svizzera italiana est donc une revue de notables et il n’est guère étonnant qu’elle ait reçu sans problème autorisations et subventions fédérales. Durant la guerre, elle n'en est pas moins une revue de combat, point de ralliement des helvétistes.
Après le conflit, dans une atmosphère réconciliée, et une fois le le circolo de Angioletti dissous, une partie des ceux qui furent les cibles de la revue y collaborent, comme Francesco Chiesa, Reto Roedel et Felice Filippini. La revue s’ouvre alors à de très nombreux collaborateurs tessinois ou italiens.


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Etapes

Dans l'éditorial-bilan du dernier numéro de Svizzera Italiana, Guido Calgari propose une division des 21 années de la revue en cinq étapes.
Première période (1941 - 1947): durant cette période la revue, interdite en Italie, voit l’étroite collaboration de Guido Calgari et Arminio Janner. La discussion sur les thématiques liées au territoire tessinois vont faire intervenir dans la revue des personnages illustres du monde intellectuel local comme le Conseiller d'Etat Giuseppe Lepori ou le juriste Sergio Jacomella. A partir de l’automne 1943, la revue accueille de nombreux expatriés italiens illustres (Luigi Einaudi, Luigi Preti ou Giacomo Devoto). Après la guerre, quelques intellectuels du «Circolo» de Angioletti, désormais dissous, commencent à collaborer avec Calgari.
Deuxième période (1947 - 1948): à partir de 1947, la revue devient l’organe officiel des associations culturelles italo-suisses en Italie. Calgari entreprend donc une étroite collaboration avec les intellectuels italiens repérés par Giovanni Ferretti, chef de l’Office pour les échanges culturels à Rome. Dans son dernier éditorial, Calgari juge ces années comme les meilleures de la vie de la revue, marquées par l’intervention d’historiens, historiens de l’art, scientifiques, pédagogues, géographes, linguistes ou philologues italiens qui confèrent à «Svizzera Italiana» une vision globale de la culture italophone.
Troisième période (1949 - juin 1953): dès 1949 jusqu’à la première moitié de 1953, la revue change son format et son graphisme, à la suite de la fusion avec la «Rivista Storica Ticinese», dirigée par Aldo Crivelli. Selon la volonté de l’imprimeur, Svizzera Italiana paraît donc sur papier glacé, avec des illustrations de couleur. Calgari est assez mécontent de ce changement dicté par des raisons financières, d'autant qu'il ne peut pas contrôler les articles historiques insérés dans la revue.
Quatrième période (juillet 1953 - 1954): pendant une année et demi la revue passe dans les mains de Piero Bianconi qui veut faire évoluer la revue dans un sens conservateur. La collaboration avec les associations italo-suisses d’Italie cesse, le sous-titre va ainsi changer pour devenir «Rivista bimestrale di cultura». En outre, Svizzera Italiana revient à l'ancien petit format et, dans les propositions, aux vieilles thématiques.
Cinquième période (1955 - 1962): la dernière période de la revue s’ouvre avec l’annonce du retour à la direction politique et à la responsabilité juridique de Guido Calgari en janvier 1955. Piero Bianconi reste comme co-directeur de la revue en s’occupant de la partie littéraire et artistique. Ces années sont celles d'une lente agonie qui mène, au travers de multiples difficultés financières, la revue au terme de sa vie en 1962.


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Aspects formels

L'organisation graphique de la revue a évolué avec ses formats. Avec le premier format, de 1941 à 1948, les articles sont sur une seule colonne et les rubriques sur deux. De 1949 à 1952, les articles sont répartis sur deux colonnes et les rubriques sur trois. Finalement, dans la dernière période, de 1953 à 1962, les textes sont presque tous développés sur une colonne.
La revue n’a jamais eu une mise en page strictement organisée. Seulement pendant la période qui va de l’année 1947, lorsque la revue devient le bulletin pour les associations italo-suisses, à l’année 1949, lorsque la Rivista storica ticinese se joint à Svizzera Italiana, les rédacteurs organisent chaque numéro avec le même modèle de structure.
Malgré l’absence d’un véritable chronicage, ils existent des rubriques qui ont eu des vies plus ou moins longues, par exemple la rubrique «cronache e recensioni» est présente sur plusieurs années.
La revue a connu, tout au long de sa vie, des contenus très variés. Elle est fondamentalement une revue culturelle et elle accorde donc beaucoup de place aux arts: peinture, sculpture et surtout littérature. L’accent est mis sur l’art tessinois, suisse et italien; mais il y a aussi des articles dédiés à des artistes d’autres pays. La revue publie régulièrement des poésies et des nouvelles, dont le sujet principal est la vie tessinoise. Une grande importance est donné aux intellectuels tessinois, confédérés et italiens. Nombreux sont les articles qui traitent de la vie et des œuvres de beaucoup d’entre eux. La revue s’occupe aussi d’histoire, d’architecture, de cinéma, de photographie et de théâtre. Ces articles culturels sont accompagnés par des articles traitant de thèmes qui touchent l’actualité politique. Il s’agit surtout des éditoriaux, mais il y a parfois des articles de ce genre qui ne sont pas écrits par les membres de la rédaction. Le résultat est une série de discours mal reliés entre eux. Mais l’éclectisme de la revue peut être partiellement justifié par le fait qu’elle est une revue culturelle et qu'elle ne veut pas se spécialiser dans un seul domaine.


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Positions

Durant les années de guerre les premiers rédacteurs de la revue, (Guido Calgari, Piero Bianconi, Arminio Janner et le secrétaire Pericle Patocchi) doivent rester extrêmement attentifs aux contenus politiques de leurs articles car la revue est constamment soumise au strict contrôle de la Division Presse et Radio. Comme il est de rigueur en cette période de surveillance de la presse, l’autorisation de publication prévoit l’obligation «de garder un caractère exclusivement culturel et de ne pas s’occuper de problèmes de nature politique». Jusqu’en 1945 la revue s’occupe donc principalement de littérature, architecture, peinture ainsi que de démographie (émigration et immigration) et de l’importance de la culture italienne en Suisse. Par ailleurs, la revue mène de longues querelles avec le petit réseau culturel philofasciste de Giovan Battista Angioletti, le «Circolo italiano di lettura di Lugano», qui dispose de la page culturelle du quotidien Corriere del Ticino. Ce positionnement helvétiste suffit à donner à la revue un caractère antifasciste suffisant pour qu'elle soit, dès le second numéro, interdite en Italie.
Après la guerre le panorama culturel du Tessin se modifie, ce qui n'est pas sans avoir des répercussions sur la revue. Le bannissement de la revue au-delà des frontières est levé et la revue à partir de 1947 devient l’organe officiel des associations culturelles italo-suisses. La menace fasciste disparue, la revue perd de sa coloration helvétiste pour s’engager dans la défense de l’italianité face à la germanisation du Tessin par les Suisses alémaniques. Plusieurs articles condamnent des situations comme celle d’Ascona où la majorité de la population était germanophone, déplorent que la bureaucratie fédérale délaisse de plus en plus la langue italienne, regrettent que les écoles suisses-allemandes se multiplient multiplier dans le canton. Après la guerre la revue accueille aussi des personnages comme Francesco Chiesa, Reto Roedel ou Felice Filippini, qui pendant la guerre étaient liés au circolo de Angioletti.
À partir du 1949 l’engagement politique de la revue baisse progressivement. Après avoir changé de format deux fois et après la parenthèse de Bianconi, Svizzera Italiana entre dans sa dernière étape (1955-1962) où la défense de l’italianité, les articles sur la réalité tessinoise ou les écrits des jeunes intellectuels du Canton vont disparaître pour laisser la place à des articles sur les grands poètes, artistes ou politiciens européens (Hermann Hesse, Pascoli, Montale, Van Gogh, Monet, Picasso sont seulement les exemples les plus significatifs).


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Financement

En l'état actuel de la recherche, on ne dispose pas de renseignement précis sur la situation économique de la revue.

Rayonnement

Durant la guerre, le nombre d'abonnés est d'environ 500, recrutés pour la plupart au Tessin. Après la levée de l’interdiction en Italie, en 1943, ce chiffre montent à 600, dont une centaine en Italie. La diffusion en Italie reste problématique; même lorsque la revue devient, en 1947, l'organe officiel des associations culturelles italo-suisses, le nombre d'abonnés en Italie reste dérisoire. Les abonnements et la publicité ne sont pas suffisant pour couvrir les besoins de la revue, les nombreux appels à soutenir financièrement la revue sont un autre symptôme de ces difficultés. En effet, sans la contribution financière de Pro Helvetia la revue n’aurait pas eu suffisamment de moyens pour survivre.


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Textes programmatiques

Svizzera Italiana, décembre 1941, Numéro 1, «Giustificazione»
«Da quindici anni il Ticino non dispone di una propria rivista culturale che, sia pure con mezzi modesti ma con serietà di propositi, possa essere un portavoce di questa Svizzera italiana presso gli ambienti colti della Confederazione e dell’Italia. […] La piccolezza del paese non è un argomento, quando il paese – com’è il caso del Ticino e delle valli italiane del Grigione – abbia una chiara e alta missione da compiere in seno alla Patria. Il particolare momento della vita ticinese; il bisogno, non mai vivo come oggi, di avvalorare la nostra civiltà italiana di fronte ai Confederati; l’intensità crescente dei rapporti con la Svizzera d’oltralpe ci fanno ritenere, anzi, che proprio questa sia l’occasione propizia per realizzare il progetto di una rivista, sorto, prima che nella nostra, nella mente di parecchi altri Ticinesi, e non degli ultimi. […]
Così, grazie alla comprensione della Comunità di lavoro ”Pro Helvetia”, ci è ora possibile l’inizio di un’attività che si propone tre scopi: 1). Raccogliere intorno alla nostra rivista le forze operose della cultura nel nostro paese, in ispecie quelle che con serietà spregiudicata possano occuparsi della vita artistica e scientifica della Svizzera italiana, nonché dei suoi attuali problemi di indole politica ed economica; 2). Incoraggiare i giovani che ci tornano dalle Università a continuare il loro lavoro critico storico poetico, offrendo loro il mezzo per partecipare al paese i resultati delle loro ricerche; 3). Indicare ai Confederati quali siano, a nostro giudizio, i valori fondamentali dell’anima ticinese e della sua tradizione, ragguagliandoli in pari tempo con oggettività sulla vita delle lettere e delle arti in Italia, e al mondo culturale della grande Nazione vicina offrire qualche notizia su ciò che si fa e che si scrive nelle diverse regioni della Svizzera. […]
Ci asterremo deliberatamente e scrupolosamente da ogni questione politica, quando per politica s’intendano i bisogni spirituali ed economici del Ticino e i rapporti storici morali culturali fra Ticino e Confederazione da una parte, fra Ticino e Italia dall’altra; questa è “politica” nel significato più nobile della parola e a tale politica siamo impegnati, pena il decadere di ogni nostra ragione di esistenza. […]»

Svizzera Italiana, juillet-août 1942, Numéro 8-9, «Ragioni di fede nell’ideale elvetico»
«[…] Il giudizio che l’Angioletti dà del nostro paese vien dato in nome di un’Europa futura, nella quale non vi sarà più posto per la Svizzera né per l’ideale svizzero. Il nuovo ideale di vita europea sarà un ideale completamente opposto: vigorosa iniziativa guerriera se necessaria, dinamismo, indiscussi diritti dei popoli superiori (quelli che avranno vinto la guerra), morale da superuomini. […] E cosa pensi l’Angioletti dello sviluppo che presero in Europa le idee antiliberali e della situazione in cui venne a trovarsi l’Italia neppur lo sappiamo; e neanche sappiamo quel ch’egli pensi oggi della Svizzera; ma giova creder ch’egli, nel clima spirituale nel clima spirituale svizzero non si trovi poi tanto male, se ha accettato di venir a stabilirsi nel nostro paese, a dirigervi un circolo italiano di lettura, e farvisi iniziatore di premi letterari perfino a favore di scrittori svizzeri. […]»

Svizzera Italiana, février ’49, Numéro 73, «Editorial»
«Ecco la rivista nel suo nono anno di vita e nella promessa nuova veste che coincide con l’annuncio della nuova, gracile primavera; per essere sinceri, non diremo che il cambiamento ci abbia personalmente fatto soverchio piacere, […] Abbiamo consentito all’innovazione per due ragioni: che, da oggi, il fondatore e direttore della “Rivista storica ticinese” aderisce a Svizzera Italiana e che l’editore vuol tentare, mediante quest’insolito sforzo di adornamenti, […] di allargare la èàcerchia dei lettori, degli abbonati, quindi di dare più vasto raggio d’azione a quella cultura e a quelle informazioni onde si compone la rivista. […]
Per il resto le mète della rivista rimangono immutate […] ci sforzeremo di chiarire a noi stessi certi problemi del Ticino, di presentare ai Confederati aspetti e scrittori dell’Italia attuale, agl’Italiani un’immagine della vita culturale elvetica e, più particolarmente, dell’attività intellettuale di questa piccola ma vivace, polemicamente anche troppo, Svizzera Italiana. […]»

Svizzera Italiana, août ’53, Numéro 101, «Introito»
«Nella temperie bellica e vagamente euforica del 1941 la rivista che ieri ha toccato il suo centesimo usciva con il suo primo numero e con propositi che in parte si devono senz’altro riassumere, accingendosi a continuar l’impresa con altri modi e aspetto. Il numero centouno può benissimo tornare a dire che s’intende “raccogliere intorno alla rivista le forze operose della cultura del nostro paese, in specie quelle che con la serietà spregiudicata possono occuparsi della vita artistica e scientifica della Svizzera Italiana, nonché dei suoi attuali problemi politici ed economici...”; può e deve riaffermare che ai giovani freschi di studi si vorrebbe offrir modo di esprimersi e di mantenere un livello culturale che a volte si vede scadere con scoraggiante rapidità; e altri consimili e sacrosanti propositi. […]
Si vorrebbe vedere se, mutata un tantino l’aria, non riesca di vincere minimamente quella forza dispersiva e creare un luogo d’incontro, di dialogo, dove uomini di cultura liberamente espongano e discutano i problemi essenziali del paese. […]»

Svizzera Italiana, décembre ’61 – juin ’62, Numéro 151-152, «Con un fiore in mano…»
«Dopo ventun anni di presenza nella vita culturale del Ticino, “Svizzera Italiana”cessa le pubblicazioni; venti e un anno possono esser molti e anche pochi; […] se penso a quella realtà fisica che si chiama Svizzera Italiana, intendo il paese, alle sue vicende, ai suoi umori, debbo concludere che per una rivista di cultura ventun anni sono molti. […] In redazione c’era gente che non piaceva al governo italiano d’allora, e lo zelo di un Ministro colpì la rivista fin dal suo secondo numero, interdicendole l’entrata nel Regno. […] Non tocca a me giudicare. […] Ho creduto, e forse mi sono soltanto illuso, di dare una voce al mio paese; non l’ho fatto per interesse o per ambizione personale; chi mi conosce sa che, purtroppo, tutta la mia vita è stata bruciata da questa fiducia nel Ticino da quest’ambizione di un Ticino rispettato e ammirato. Forse ho sbagliato, ma non mi pento. […]
E ora: sipario !»


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Avis contemporains

Sous-titre
Rivista mensile di cultura (décembre 1941- décembre 1946)

Rivista bimestrale di cultura e bollettino per le associazioni culturali italo-svizzere (janvier 1947 – décembre 1952)

Rivista bimestrale di cultura (janvier 1953 – juin 1962)
Périodicité
Dix numéros par année entre décembre 1941 et décembre 1946 puis six numéros par année
Dates de parution
20 décembre 1941 – juin 1962
Pagination
Pagination irrégulière comprise entre un minimum de 34 pages (grand format, mars-avril 1953) et un maximum de 85 pages (petit format, juillet-août 1947)
Format
24 cm x 16 cm, sauf durant la période de janvier 1949 à juin 1953, format plus grand: 29 cm x 21 cm29 cm x 21 cm
Année de fondation
1941
Lieu d'édition
Locarno
Rédacteur responsable
Editeur
Vito Carminati, Locarno
Imprimeur
Tipografia Carminati Locarno
Prix
Abonnement annuel: 12 francs entre décembre 1941 et décembre 1945, puis 15 francs. Le numéro est à 1,50 francs de décembre à décembre 1944 puis il augmente régulièrement jusqu'à 5 francs.
Remarque
Piero BIANCONI (1899 - 1984)

Licencié en lettres à Fribourg il est une personnalité tessinoise de grand prestige. Écrivain parmi les plus significatifs de la Suisse Italienne, il est très enraciné dans le territoire tessinois qu’il connaît très bien. Il est rédacteur de la revue Svizzera Italiana pendant toute la période de parution en collaboration avec Calgari. Il prend aussi les rênes de la revue dés le mois de juillet 1953 jusqu’à la fin du 1954. Ses études sur l’histoire et l’histoire de l’art du canton sont publiés dans la revue de façon constante, ainsi comme ses traductions d’auteurs étrangers très fameux (Goethe, Voltaire, Baudelaire, Balzac, ecc.). Dans la polémique avec le circolo de Angioletti il maintient une position particulière : il est rédacteur de la revue Svizzera Italiana mais au même temps il collabore avec l’association philo-fasciste. Les motivations ne sont pas d’ordre politique, il éprouve un simple passion pour l’italianité. Son rôle politique est bien visible dans l’engagement à défense de l’italianité contre la germanisation du Tessin, ou même contre la progressive vente des « rustici » et du territoire à des magnats venus de l’étranger. Il meurt en 1984 à cause d’un accident de la route.

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Guido CALGARI (1905 - 1969)

Il a étudié lettres et philosophie à Boulogne où il gagne le prestigieux concours littéraire Vittorio Emanuele II qui le lance sur la scène culturelle italophone. De retour au Tessin il est enseignant d’italien et d’histoire dans plusieurs écoles du Canton et directeur de l’Ecole Magistrale cantonale à Locarno (1940-1952). En 1952 (et c’est pour ça qu’il laisse temporairement la direction de la revue à Bianconi) il est appelé a la direction de la chaire de littérature italienne au Polytechnique fédéral de Zurich, après la mort de son prédécesseur Giuseppe Zoppi.
Excellente divulgateur de culture, efficace conférencier, intellectuel polyédrique Calgari s’engage infatigablement dans l’affirmation et la défense spirituelle de la culture italophone de la Suisse. Il fonde la revue Svizzera Italiana à laquelle il dédie beaucoup de temps et d’énergies mais il est également engagé avec la Radio Monte Ceneri et avec ses nombreuses publication de racontes en prose qui ont comme sujet la vie alpestre tessinoise. Dès la moitié des années ’30, Calgari si distingue pour ces idées antifascistes, il est donc en contre tendance par rapport à la majorité des autres intellectuels de l’époque. Il est aussi un tenace fauteur des valeurs hélvétiques ; il entre ainsi en conflit avec le circolo de Angioletti et ses illustres adhérents. Terminées les polémiques, les décennies ’50 et ’60 sont particulièrement fécondes de publications et d’activités de toute sorte. Il est toujours en première ligne dans les batailles civiles qui touchent le Tessin en participant parfois aussi à des manifestations ; la défense des travailleurs saisonniers ou la campagne contre la germanisation du canton sont seulement des exemples.

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Francesco CHIESA (1871 - 1973)

Est un des hommes de lettres et poètes tessinois parmi les plus fameux et appréciés. Dans sa longue vie il a publié une quantité énorme de racontes en prose et en poésie. Pendant la Deuxième Guerre mondiale il est rattaché au circolo angiolettiano, la cellule intellectuelle filo-fasciste au Tessin, in opposition donc à la revue Svizzera Italiana. Ainsi comme des autres intellectuels (Reto Roedel et Felice Filippini), après le conflit et après le rapatriement de Angioletti, il va collaborer avec la revue de Calgari. Il est possible trouver ses compositions poétiques dans presque toutes les sorties de la revue ; sa collaboration est assidue mais il se limite à publier des œuvre purement littéraires.

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Felice FILIPPINI (1917 - 1988)

était lui-même lié à Angioletti pendant la guerre, tandis qu’il va aussi gagner le Prix littéraire « Lugano » institué par le circolo dirigé par le réfugié italien. Intellectuel très attentif aux jeunes écrivains, il participe régulièrement à la rédaction de la revue avec des recensions et des commentaires aux œuvres littéraires.

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Arminio JANNER (1886 - 1949)

Après des études en mathématique et philosophie à Strasbourg, en 1911 il commence sa carrière d’enseignant à la Magistrale de Locarno et en 1916 auprès de la chaire de littérature italienne à l’Université de Bâle, où il restera jusqu’à sa mort en 1949. Dans l’entre-deux-guerres il s’occupe surtout des rapports culturels entre le Tessin et la Suisse Alémanique. Il a toujours été un des hélvétistes les plus convaincus et sa collaboration avec Svizzera Italiana, dans les premiers années de vie de la revue, ne se limite pas à la simple publication d’articles mais il est un vrai rédacteur. La polémique contre les italophiles du group luganese lié à Angioletti a caractérisé ses articles politiques pendant la Guerre.

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Giuseppe LEPORI (1902 - 1968)

Est sans doute le politiciens le plus important qui collabore avec la revue Guido Calgari. Représentant du parti conservateur tessinois, licencié en droit à Fribourg, il a recouvert plusieurs charges au niveau cantonal et fédéral: rédacteur di Giornale del Popolo, directeur du Popolo e Libertà (qui dans ces années suive une ligne éditoriale antifasciste), Grand Conseiller (1927-1940), Conseiller d’État (1940-1954) chef du Département de l’Instruction et dans un deuxième temps du Dép. de Justice, président du Parti Conservateur-Démocratique Tessinois (1945-1954) et en suite Conseiller Fédéral jusqu’en 1959 quand il doit quitter l’exécutif fédéral a cause d’une grave maladie. Les articles de Lepori dans la revue suivent à la perfection la pensée de Calgari, qu’il avait connu pour des raisons travail. Un fort antifascisme pendant la guerre et une vaillante défense de l’italianité après 1945 ; l’importance politique et les interventions régulières font de Lepori un des collaborateurs les plus important.

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Reto ROEDEL (1898 - 1991)

originaire des Grisons, après la licence en littérature italienne à Turin, depuis 1934 il devient professeur ordinaire de la chaire de langue et littérature italienne à l’université de Saint Gall (1934-1963). Il est auteur des œuvres théâtrales, poésies, proses ou textes critiques qui vont enrichir les pages de Svizzera Italiana ; mais c’est surtout pour ses commentaires à l’œuvre de Dante qu’il est connu. Son estime pour Italie et sa culture l’a emmené pendant la Guerre à la collaboration avec Angioletti mais, après 1945, il s’engage dans la lutte pour la défense de l’italianité en Suisse à la Radio de la Suisse Italienne, dans l’université saint galloise et à côté de Calgari sur la revue Svizzera Italiana.

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Références bibliographiques de la littérature secondaire

  • "MOMENTI" et AGLIATI, M., « Quattro figure a contrasto », in Per una comune civiltà letteraria, rapporti culturali tra Italia e Svizzera negli anni ’40, CASTAGNOLA, R. et PARACHINI, P. (dir.), Firenze, 2003, pp. 103-111
  • CALGARI-INTRA, F., Guido Calgari, Un uomo e il suo paese , Locarno, 1990
  • CODIROLI, P. , L’ombra del Duce, Lineamenti di politica culturale del fascismo nel Cantone Ticino (1922-1943) , Milano, 1988
  • CODIROLI, P. , Tra fascio e balestra. Un’acerba contesa culturale (1941-1945) , Locarno, 1992
  • GILARDONI, S., Gli intellettuali ticinesi e la modernizzazione. Elementi per una storia della vita culturale nel Canton Ticino degli anni ’50 , Lugano, 1996
  • MARTINETTI, O. , « Nel serto dell’Elvezia. La questione ticinese giudicata, 1925-1960 », in Identità in cammino, BADAN, M. et RATTI, R. (dir.), Locarno-Bellinzona, 1986, pp. 51-63
  • NOTARI, M., Guido Calgari e l’impegno per la difesa dell’italianità , Fribourg : Mémoire de licence, 2007
  • STÄUBLI, A., « La rivista Svizzera Italiana negli anni della seconda guerra mondiale », in Per una comune civiltà letteraria, rapporti culturali tra Italia e Svizzera negli anni ’40, CASTAGNOLA, R. et PARACHINI, P. (dir.), Firenze, 2003, pp. 103-111
  • VALSANGIACOMO, Nelly, « Guido Calgari a cento anni dalla nascita. Spunti per una storia degli intellettuali nel canton Ticino del XX secolo », Les Tablettes, n° 138, December 2005, pp. 339-344